Je viens de le faire en vélo, je l’avais fait en avion, il me restera à cheval et à pied
Mon Ami Jean Claude Chaumeton qui en me chambrant m’avait dit après le foot, le tennis, le Golf, le bridge et maintenant le tour d’Europe en vélo et pourquoi pas la formule 1 mais j’avais oublié de lui parler de mon aventure maritime : Gruissan(Narbonne) – Marmaris (sud de la Turquie)
Ma première Année de pré-retraite à Limoges : Nous étions en train de jouer au tennis, comme nous faisions toutes les semaines. Lors de pause, Christan Douchet mon partenaire et Ami m’annonça qu’il envisageait d’accompagner son jeune Skipper qui convoyait son bateau au Sud de la Turquie au mois de Février. Bateau qu’il venait d’acheter au Grand Pavois à La Rochelle. Un Beneteau de 41 pieds baptisé Isaline et qui devait être basé à Marmaris au Sud de la Turquie. Devant l’intérêt que je portais à son projet, il me proposait si cela m’intéressait de l’accompagner. Après en avoir parlé à Mad ma compagne et l’opportunité de cette expérience, Traverser la Méditerranée, la mer Ionienne, le canal de Corinthe, les cyclades, cette opportunité ne se représenterait pas de sitôt, j’acceptais avec enthousiasme. Le voyage devait durer 15 jours et en fait ce fut 23 jours, la cause en étant les conditions météos et de ce fait le rallongement du parcours avec un skipper de 23 ans manquant d’expérience. Nous avons fait une distance de 1500 milles, en passant par la Corse, l’Ile d’Elbe, la Sicile, la Grèce et la Turquie. Ce fut une super expérience. Le temps ne fût pas toujours de la partie surtout dans le Sud de la Sicile où l’Etna (détour pour le gasoil) était enneigé et lorsque nous longions les côtes de Grèce ou de Turquie qui sont des pays très montagneux, les sommets étaient toujours enneigés. Bien sûr il n’y avait pas de chauffage sur ce voilier, la nuit lorsque nous étions couchés, nous avions nos survêtements et nos pulls pour nous protéger du froid et de l’humidité et par contre rien pour éviter le gîte et de taper dans la houle. Malgré tout, lorsque nous étions bien fatigués, rien ne pouvait nous empêcher de dormir. Nous avons eu pas mal de gros temps, notamment vers l’île d’Elbe et dans les îles grecques. Il y a eu des pointes de vent jusqu’à 45 nœuds et de gros orages. Nous n’avons pas échappé au mal de mer, Christian et moi, nous en avons été victimes une fois. Et si au départ nous évitions de rester dans le carré pour ne pas être malade, au bout de quelques jours nous nous sommes emmarinés et nous n’avions plus de problèmes, même par gros temps. Ce qui a posé des problèmes : Le froid, le mal de mer au début, mais également le temps qui me paraissait quelques fois très long pour un non marin, notamment lorsque nous avions navigué plus de 72 heures de suite. Nous avons fait tout de même 11 escales sur 22 jours de mer, et nous avons passé plusieurs nuits de suite dans les ports mais surtout en France car la météo étant mauvaise nous avons eu du mal a démarrer ce convoyage. Ce temps nous l’avons occupé à faire des manœuvres sur le bateau, ce qui représente un faible pourcentage de notre temps de loisir pour l’équipier que j’étais. Nous jouions aux cartes le soir au port ou lorsque nous naviguions au moteur par petit temps, il y avait les repas, la lecture, la musique, la pêche à la traîne, qui fut toujours infructueuse, les discussions, les histoires et le sommeil dans nos cabines particulières. Le bateau est un 41 pieds avec 3 cabines : La cabine que l’on appelle cabine du propriétaire, plus spacieuse et qui possède un cabinet de toilette, un WC, une douche et deux autres cabines à l’arrière, (moi j’avais la cabine du mousse), un carré avec la cuisine et salle à manger et un autre cabinet de toilette qui fait WC et douche. Le comportement du bateau dans le gros temps fut magnifique, le premier vrai mauvais temps fut avant l’Ile d’Elbe, j’ai eu l’impression que nous allions faire nauvrage mais je fus vite rassuré et j’avais l’impression que les Dieux étaient avec nous et qu’il ne pouvait rien nous arriver. Les repas lorsque le temps était calme, c’était souvent Ester l’amie du skipper ‘’ Yann’’ qui les préparait et souvent nous faisions la vaisselle avec Christian. Menu par temps calme : spaghettis, soit au beurre, soit au fromage, soit bolognaise, soit au thon, soit au thon champignon lorsqu’elle était en forme etc…mais dans tous les cas des spaghettis sauf en cas de mauvais temps pain fromage ou pain saucisson. Le soir lorsque c’était possible potage ‘’Knorr. Les moments forts de ce voyage au niveau des sites : Le cap Corse, Elbe, le Stromboli en éruption la nuit, l’Etna, le Canal de Corinthe, les iles grecques. Les moments sympa : les restaurants aux escales, les partie de belote par petit temps, la bonne ambiance générale, jamais un mot plus haut que l’autre, la parfaite entente avec Christian, Yann le skipper super marin avec un peu plus d’expérience un peu fraudeur et bordélique comme les jeunes de 23 ans, une petite restriction sur Ester l’austère. La déception : Pas de poisson après plusieurs journées de pêche à la traîne, si ce n’est une boîte de sardine….blague de Yannick.
Mercredi 4 Mars Narbonne. Voyage sans histoire, Limoges, Brive, Cahors, Toulouse, Carcassonne, et Narbonne. Gruissan est une Marina à 12 kms de Narbonne, nous avons trouvé rapidement son bateau, fait la connaissance du skipper ‘’ Yann’’ 23 ans et son amie Ester une hollandaise bon teint 28 ans et posé nos paquetages. Il était l’heure du repas, nous nous sommes mis en quête d’un restaurant, ce qui n’est pas facile à cette période de la saison. A la fin du repas l’arrivée de François directeur commercial de Stardust société qui gère la location de bateau en Turquie. Retour au bateau à 15 heures. Christian et François ont réceptionné le bateau, et Yann, Ester et moi avons fait les provisions pour plusieurs jours de mer. Le soir François nous a invités au restaurant sur le port, ce fut sympa. Nous avons pris possession de nos cabines pour passer notre première nuit à bord et à quai.
Coucher de soleil
Jeudi 5 Mars
Je me suis réveillé à 3 heures du matin, j’ai écouté de la musique sur mon baladeur pour essayer de me rendormir. Lever 9h, petit déjeuner sur le bateau, nous sommes allés acheter des cartes marines de la région. A 10h appareillage pour faire le plein de gasoil et vérifier la voilure. Après le départ de François, qui rentrait avec la voiture de Christian à Paris, nous avons pris notre premier repas à bord. A 15 h une petite douche à la capitainerie avant de lever l’ancre à 17h. Grand départ pour Bonifacio, que nous ne verrons jamais. Nous sortons du port au moteur jusqu’à deux miles des côtes et nous mettons les voiles pour le large, pour moi c’est une émotion car c’est ma première croisière au long court à la voile. Bon vent force 5, environ 5 nœuds de moyenne. C’est l’heure du premier repas en mer, préparé par Ester. il est 21h : soupe, haricots et fromage. Yann et Ester restent barrer en amoureux et nous, nous allons passer notre première nuit en mer.
Vendredi 5 Mars
Port de Bandol et Isaline
Ce matin il fait un temps magnifique, le soleil s’est levé et Christian aussi, il nous fait même du café qu’il nous monte sur le pont, de faire ce café ne l’a pas arrangé, il nous est revenu tout barbouillé et moi je n’ai pas la grande forme, ce n’est pas le mal de mer mais çà s’en rapproche, Yann et Ester se sont relayés à la barre mais eux sont en pleine forme. La météo est mauvaise, elle annonce des vents de force 8, Yann ne veut pas prendre de risque et change de cap…direction Bandol au lieu de Bonifacio. 13h, repas préparé par Ester et pris sur le pont, cette fois les spaghettis sont aux champignons. Arrivée à Bandol vers 19h30 il fait nuit, Yann n’a pas de carte marine mais Christian connait parfaitement la région puisqu’il a une maison à Sanary qui se trouve à 5 Kms. Nous mangeons un sandwich avec Christian sur le port et nous allons voir Metz – Marseille, match au sommet de la D1. Bon match gagné par Metz 3 à 2. Yann qui est un passionné de Foot et Ester nous ont rejoints à la mi-temps. Retour au bateau pour passer la nuit de notre 1e Escale.
Samedi 7 Mars
Port de Bandol
Je vais à Bandol pour acheter des croissants et du pain, en passant devant un commerce d’articles de pêche, j’achète une ligne de traîne pour pouvoir pêcher. Au retour Christian est levé, nous prenons notre petit déjeuner sur le pont, il y a un soleil magnifique, puis nous allons prendre une douche à la Capitainerie . Lavage du pont, Yann et Ester vont acheter des cartes marines. Yann décide que l’on avance jusqu’à Porquerolles car la météo est toujours mauvaise. Il est 13 heures lorsque nous quittons Bandol. Le vent est au rendez vous le bateau peut enfin s’exprimer. Arrivée à 16h 30. Yann et Ester préféreront rester sur le bateau, avec Christian nous allons au restaurant manger une paella. Nous allons nous coucher en espérant une amélioration de la météo pour le lendemain.
Dimanche 8 Mars
Yann en vérification
Le vent a soufflé en rafale et les haubans ont claqué toute la nuit. La météo est très mauvaise pas question de partir pour l’instant. Petit déjeuner et footing et je vais faire un footing dans la forêt puis douche à la Capitainerie. Le repas se fera toujours à quai. Yann et Ester en lune de miel veulent faire une sieste et nous en profitons avec Christian pour louer des vélos pour aller découvrir l’Ile qui est très belle et très sauvage et à cette saison déserte. Au retour nous attendons avec impatience la météo qui restera mauvaise donc départ reporté et nouvelle nuit sur les quais.
La météo est restée stable donc mauvaise, mais malgré un gros temps nous allons changer de port car Porquerolles à cette saison c’est tristounet, direction Hyères. Départ de bonne heure et arrivée deux heures plus tard. Nous avons tiré des bords, car les vents étaient contraires. Nous visitons la Marina puis repas, nous en profitons pour manger de la viande. L’après midi nous allons voir la préparation des Championnat de monde de Snowboard à la plage de l’Almana et au retour nous nous sommes arrêtés jouer au champ de course où il y avait une réunion, bien sûr nous avons perdu quelques heureux. Belote avant de manger, le perdant sera de vaisselle. Nous écoutons la météo religieusement, en principe nous repartons demain.
Lundi 9 Mars
Très mauvaise météo mais malgré le gros temps nous allons changer de port car Porquerolles à cette saison c’est plutôt tristounet, nous partons pour Hyères et pendant le trajet nous avons tiré des bords car le vent était de face, arrivée sans problème, visite de la Marina puis repas avec viande c’est exceptionnel ! L’après midi balade, les championnats du monde de Snowboard se déroule à la plage de l’Almana, c’est l’occasion de découvrir ce sport. Au retour nous nous sommes arrêtés au champs de course pour y jouer quelques Euros. Retour au bateau et belote traditionnelle avant de manger, le perdant fera la vaisselle. Nous écoutons avant d’aller nous coucher la météo, en principe nous partirons demain.
Mardi 10 Mars
Bormes les Mimosas: Christian
Le départ est confirmé, la météo n’ est pas trop mauvaise c’est parti. Après deux heures de navigation la mer se creuse, les vents sont plein Est, c'est-à-dire de face impossible de naviguer au pré, au moteur face au vent et la houle pas moyen d’avancer. La décision est prise de rejoindre la côte, le port le plus proche est le lavandou, nous y sommes à 11h30. Repas et attendre que le vent tourne au sud ouest. Nous allons prendre un café sur le port au soleil et à l’abri du vent, puis nous allons visiter Bornes les Mimosas qui est situé à 3 kms en longeant la plage. Retour au bateau à 16h le vent à tourné et nous partons en principe pour Elbe. Départ sans problème.
Mercredi 11 Mars
Cap Corse
La nuit Yann veut absolument rester à la barre. Vent portant, mer agitée. Changement d’orientation compte tenu de la météo, qui n’est pas bonne, nous allons sur la corse et passons le Cap Corse vers midi et direction Macinaggio, situé à une vingtaine de milles de Bastia. Nous arrivons vers 16 heures, douche et repas. Macinaggio est un village de cinq cents habitants qui a une base Stardust. Partie de cartes et repas à 21 h.
Au lever le temps est infect, il pleut, beaucoup de vent, un temps qui ne ressemble pas à celui de la Corse. Renseignements pris à la base Stardust, on peut partir, mais beaucoup de pluie, nous devrions naviguer dans le mauvais temps pendant trois jours, direction l’Ile de Stromboli au nord de la Sicile, mais la Météo commandera…et surtout Yann. Le Patron de la base conseille d’aller vers l’Ile Stromboli le vent sera portant et nous laisserons la dépression derrière nous. Yann lui décide autrement et nous dit choisir la solution sécurité, il préfère être près des côtes en cas de tempête, donc direction la côte Italienne par l’Elbe. J’ai perdu mes lunettes que je cherche sans résultat, il faut que j’aille absolument à la pharmacie acheter des lunettes loupes. Départ 15h au revoir la Corse. Tout baigne vent de Nord-Est nous naviguons aupré serré, une houle assez importante, mais il ne pleut pas. Christian et moi allons nous coucher, Yann à barre, vers 22h 30 énorme tempête, vers minuit Yann n’ayant pas de carte des ports Italiens décide de revenir et de se réfugier à Portoferraio, port et capitale d’Elbe. Christian est malade comme ce n’est pas possible, il vomit tout ce qu’il a dans l’estomac et restera malade quelques heures. Yann a su assurer pendant cette tempête, ce n’était pas facile. Nous rentrons dans le port le Portoferraio vers 4 heures du matin. Nous arrimons le bateau au flanc d’un vieux voilier, petit déjeuner et au lit.
Vendredi 13 Mars
Port de Portoferraio Ile d'Elbe (Italie)
Je me lève à 8h le soleil brille, j’étends sur le pont les habits trempés par la tempête de la veille. Petit déjeuner puis toilette. Il est 10h30 Yann et Ester dorment toujours, nous allons téléphoner à nos femmes, comme nous le faisons à chaque escale et nous en profitons pour visiter la ville, bien sûr il y a un musée Napoléon, trois forts ceinturent la ville, c’est beau et très escarpé. Avant de revenir nous n’oublions pas d’acheter le sacro saint pain. Yann et Ester sont prêts à appareiller il est 13h 30, direction le détroit de Messines qui se situe entre la Calabre et la Sicile. Après la sortie du port, je prends la barre pour la première fois. Nous contournons l’Ile d’Elbe qui est très proche des côtes Italiennes. Le temps est magnifique ave du vent. Cette journée nous fait du bien.
Samedi 14 Mars
Jour Anniversaire de Jules mon petit fils. La nuit se passe bien, nous prenons des quarts, la mer est calme et le ciel étoilé et en prime un magnifique clair de lune. Le lever du soleil est magnifique : l'astre resplendissant semble surgir de Océan c'est extravagant de beauté, c'est sublime. Aucun spectacle ne peut donner une idée des splendeurs de l'aurore, la mer offre des teintes plus pures et des contrastes saisissants. Nous passons au large de Rome, une petite houle nous berce, deux cargos au large nous accompagnent, dans ce moment de grâce je décide de tester ma ligne de traîne achetée à Bandol et après l’avoir installée, je descends dans le carré me prendre un petit café. Retour sur le pont je vérifie si par hasard ma ligne est performante et surprise j’ai l’impression d’avoir ferré un poisson, un petit coup de poignet pour assurer la prise et je ramène le monstre avec précaution. Oh….Une boite de sardine pleine, accrochée à l’hameçon, ce ne peut être qu’un gag de Yann !on en a rigolé quelque temps, c’était bon pour l’ambiance. Cette deuxième journée de beau temps nous a fait du bien, l’essentiel de la route s’est fait au moteur le vent était tombé.
Dimanche 15 Mars
La nuit un fort vent s’est levé de force 7 et bien sûr beaucoup de houle. Le matin un bon vent portant, nous voguons à 7/8 nœuds toute la journée.
Lundi 16 Mars
Volcan du Stromboli
Le vent se maintient dans la nuit, Yann nous réveille nous approchons de l’Ile Stromboli et il ne faut pas manquer le spectacle, le cratère crache sa lave à peu prés tous les quarts d’heure c’est féerique, puis ce spectacle s’estompe petit à petit avec le jour qui se lève. Nous passons dans le détroit de Messines, beaucoup de trafic il faut être très vigilant. Nous arrivons au port de Reggio de Calabre où nous devons faire le plein de gasoil et de nourriture. La houle est tellement forte et le port très exposé, Yann ne veut pas prendre de risques et décide de trouver un endroit plus abrité en Sicile, ce sera Catania et après trois jours de mer il faut encore 8 h pour rejoindre ce port. Point positif, nous naviguons au bord de l’Etna enneigé et Catania est juste au pied du volcan. Nous rentrons au port l’après midi, essayons de faire rapidement le plein de gasoil avant d’aller dans la Marina mais c’est impossible. Après avoir accosté, nous allons faire les provisions alimentaires et le soir dans le centre ville manger une pizza, c’est là que Yann ivre de fatigue s’endormira dans son assiette. J’ai comme l’impression que Yann cherche à allonger la durée du voyage…peut être pour prolonger son idylle avec Ester ?
Mardi 17 Mars
Catania et L' Etna (Sicile )
Nous avons bien dormi jusqu’à ce que le vent se lève et que le clapot fasse un bruit énorme. Petit déjeuner, nettoyage du pont, Yann et Ester veulent se recoucher, nous partons donc avec Christian visiter la ville, manger et faire un peu de Shopping. Retour au bateau, Yann vient juste de se lever et veut écouter la météo, tourne et vire et Christian se fâche, il trouve à juste raison que Yann ne démarre pas au quart de tour. Enfin nous sortons de la Marina pour aller faire le plein de gasoil au port de pêche, nous accostons à 300m d’une station service et devons faire des aller-retour avec des jerricans pour remplir le réservoir. Départ à 17h pour la Grèce, à moins que ? Enfin nous partons et naviguons au moteur.
Mercredi 18 Mars
Tempête: Christian à la barre.
Nuit sans problème, il est 7h , je venais de finir mon quart de nuit et j’allais prendre mon petit déjeuner lorsque le vent et la houle se sont levés, une journée d’enfer se préparait, elle fut très difficile, nous n’en menions pas large. Christian qui pensait à sa femme et à son anniversaire avait imaginé un scénario catastrophe : sa femme recevant le 18 Mars sa lettre lui souhaitant son Anniversaire et apprenant dans le même temps la mort de son marin de mari. Yann nous conta quelques autres histoires sordides de navigation. Les navigateurs d’Isaline étaient en pleine déprime. Yann resta à la barre jusqu’à 1h30 du matin, heure à laquelle la tempête cessa. Le pain-saucisson, seul repas de la journée, je l’ai rendu au poisson.
Jeudi 19 Mars
l'oiseau aprés le tempête |
Après la tempête calme plat, il fallut naviguer au moteur, nous terminâmes la nuit sur le pont avec Christian car Yann et Ester étaient épuisés et ils avaient bien mérité leur repos. Cette nuit Yann confirma qu’il pouvait affronter le gros temps sans problème. Le soleil brilla toute la journée, un petit moineau loin des côtes, vint se réfugier dans la cabine, nous en profitâmes pour le nourrir. L’après midi se passa à nous faire bronzer, un peu de farniente nous fit le plus grand bien. Nous arrivons sur les côtes grecques, pour faire escale à Misolongi et un passage difficile par un chenal mal éclairé, nous accostons vers minuit.
Vendredi 20 Mars
Missolonghi (Grèce )
Vendredi 20 Mars
Nuit sans bruit et sans clapot, ce qui est rare dans un port. Comme d’habitude je me lève tôt et j’en profite pour faire un tour dans les avants quartiers de Misalongi (15000 habitants) à la recherche d’une boulangerie pour avoir du pain frais pour le petit déjeuner que nous prenons à 8h. Nous allons en ville, banque, achats alimentaires et passer nos coups de fil, le centre ville est assez animé mais pas très beau surtout sous la pluie. Repas avant le départ, sortie du chenal sans problème mais de plein jour c’est plus facile. Nous naviguons au moteur donc tout l’après midi se passe à la belote et Yan à le cul bordé de nouilles à ce jeu. Nous rentons dans le Golf de Corinthe vers 18h, comme à Messines beaucoup de trafique Repas puis Yann et Ester restent à la barre et nous allons nous coucher.Samedi 21 Mars
Canal de Corinthe
Je suis réveillé par Christian 2 h du matin pour prendre le quart, nous approchons du Canal de Corinthe, Yann reprend les commandes, nous sommes à l’entrée à 5h. Pas d’attente, nous sommes autorisés à passer immédiatement. Le Canal est impressionnant 5kms de long et 30m de large avec des falaises de chaque côté de 30 m de haut, c’est avec le Stromboli et l’Etna les plus beaux sites depuis le départ à un degré moindre le cap Corse. Il faut une heure pour le passer donc pour traverser le Péloponèse. Nous accostons pour régler le passage et Yann veut dormir un peu avant de repartir, j’en profite pour prendre quelques photos du canal. Après réflexion je demande à Christian de me laisser à Athènes pour rentrer en avion, le voyage a été plus long que prévu et je trouve le temps un peu long mais Christian me donne des arguments pour me convaincre de continuer, je le fais surtout pour lui. Nous repartons vers les Iles Grecques après avoir pris le petit déjeuner, Yann nous assure que le gros temps est fini, que les Iles vont nous protéger, nous le croyons d’autant plus qu’il n’y a pas de vent et nous sommes obligés de naviguer au moteur. La neige est accrochée aux montagnes, c’est très beau mais un peu frais, vers 13h nous passons au large du Pirée en prenant notre repas sur le pont, il fait un beau soleil froid. L’après midi nous naviguons en jouant à la belote, journée sans problème.
Dimanche 22 Mars
Port de Paros
Vert minuit le vent se lève et malheureusement de face. Yann est obligé naviguer au pré et de tirer des bords, le bateau bouge beaucoup, dur …dur. A 6h du matin, un très fort vent du Sud Ouest nous oblige à passer le port de l’Ile Paros où nous devions nous arrêter mais on risque de ne pas être à l’abri, nous contournons l’Ile pour essayer de nous abriter dans un port plus à l’Est qui se nomme Naoussa nous y arrivons vers 9h très heureux d’y accéder car le tirant d’eau est limite, enfin çà passe. Petit déjeuner, douche à bord, puis nous allons à la découverte du village. Naoussa est un petit port de pêche, très beau et très typique, avec des maisons cubiques blanches à volets bleus avec comme particularité des chauffe-eau sur les toits, ce n’est pas spécialement beau l’économique prime sans doute. Nous continuons notre visite de l’île en prenant l’autobus pour Paros Parroikia, port dans lequel nous devions nous arrêter à 12kms de notre port de mouillage, ville plus grande mais moins typique, pas mal tout de même. Retour au bateau début d’après midi, Yann et Ester dorment toujours et nous prenons notre repas sans eux. L’après midi lavage du pont, il faut aller cherchez du gasoil avec des jerricans à une station service située à 1km, faire le plein d’eau et nous finissons par une belote. Le soir Christian nous invite dans un restaurant typique sur le bord des quais. L’ouzo nous mettra de bonne humeur : Calmars, crevettes grillées, boulettes de viande, etc…
Lundi 23 Mars
Port de Paros
Réveil de bonne heure, temps ensoleillé, fort vent de sud Ouest qui nous est favorable pour la suite du voyage mais qui rend difficile le départ du quai au milieu des bateaux de pêche. On en sort tant bien que mal, mais au milieu du port le moteur s’emballe et se met à fumer. Yann se remet à quai et après vérification nous pensons que dans le gasoil que nous avons acheté il y a certainement un pourcentage d’eau. Il faudra que l’on ne monte pas trop le moteur en régime. Nous repartons en principe pour l’île d’Amargos. Le vent se lève et nous aurons pendant 24h une tempête avec des orages et des pointes de vent à 45 nœuds, pas question de s’arrêter à Amargos, nous filons sur Simi qui est une île grecque en bordure de la Turquie. Yann qui nous avait promis la protection des îles a fait un mauvais pronostic.
Mardi 24 Mars
Monastère de Symi
En plus de la tempête en arrivant à Symi, il a fallu passer entre deux îles très rapprochées dans la nuit sans visibilité, uniquement en navigation et au sonar de profondeur, ce fut un passage à tâtons. Nous arrivons dans un petit port sans village, uniquement un monastère assez curieux. Petit déjeuner, toilette, Yann et Ester vont dormir et nous visiter ce monastère et se promener dans la montagne. Nous avons une vue magnifique sur l’île de Rhodes Sur le quai il y a une cabine téléphonique nous en profitons pour donner des nouvelles à nos épouses respectives, qui n’ont pas l’air d’apprécier la durée du voyage. Christian en profite pour appeler la base Stardust à Marmaris pour qu’il réserve des billets d’avion pour Paris. Yann veut nous faire visiter Symi. Nous repartons vers 11h, contournons l’île, visitons les criques et accostons dans un petit port qui se situe à 3kms de la capitale. Repas et nous partons avec Christian visiter. Très belle ville à flanc de montagne, dans un autre style que les îles des cyclades, avec un magnifique port. Nous faisons quelques courses, allons prendre un pot et rentrons au bateau. Repas du soir et dernière belote du voyage. On se couche tôt pour pouvoir nous lever à 5h pour la dernière étape.
Mercredi 25 Mars
Marmaris (Turquie)
Départ 6h après un petit déjeuner et cap sur Marmaris. Au départ vent de face, nous sommes obligés de tirer des bords, le vent tourne et devient portant, mais la pluie arrive en même temps et elle est froide par-dessus le marché. C’est sous cette pluie que nous arrivons à Marmaris le terminus et il est 14h30. Le responsable de la base nous attend pour amener nos papiers à la douane afin de pouvoir les récupérer le lendemain pour partir. Toilette, puis allons au bureau régler les formalités de départ et régler nos billets d’avion et d’autobus. Christian fait un dernier point avec Daniel le responsable de Stardust Marmaris pour des problèmes de bateau. Puis Christian offre le champagne pour fêter notre arrivée, comme il l’avait fait au départ. Daniel nous invite le soir au restaurant. Nous lui demandons de nous descendre en voiture à Marmaris visiter et acheter quelques souvenirs. Ils nous donnent rendez vous sur place pour le repas. La Marina est magnifique avec des bars, restaurants, boutiques. Nous nous promenons dans le bazar et en pleine visite, une panne d’électricité. Nous avons du mal à nous repérer en plus il pleut comme ce n’est pas possible, nous arrivons tout de même à retrouver le restaurant non sans mal et trempé jusqu’au os. En attendant Daniel, Yann et Ester nous prenons un raki devant le chauffage pour essayer de sécher nos habits. Le repas fut très bien et très sympa et nous allons dormir pour la dernière fois sur le bateau.
Jeudi 26 Mars
Lever 7h, Daniel doit nous amener prendre le bus pour Izmir. Départ 9h, ce voyage en bus fut assez intéressant car nous nous sommes arrêtés dans tous les agglomérations importantes et nous découvrons les paysages assez montagneux de la Turquie du Sud. Une constante, les sommets sont enneigés. A l’approche de l’aéroport le bus nous laisse sur le bord de l’autoroute et les taxis attendent les voyageurs en contre bas pour les emmener à l’aéroport c’est assez curieux pour des occidentaux. Nous devions être à 14h pour faire enregistrer nos bagages à la Lufthansa ; le départ est prévu pour 16h via Munich et nous avons la correspondance pour Paris Charles De Gaulle à 21h. Ce ne fut pas ce scénario, on nous annonce que le départ est repoussé à 17h, puis 18h, puis annulation du vol et nous devons récupérer nos bagages. On nous emmène dans un hôtel à Izmir et on nous réveillera à 3h pour prendre l’avion à 5 h.
Vendredi 27 Mars
Réveil 2h du matin départ de l’hôtel à 3h réenregistrement des bagages à l’aéroport et enfin départ à 5h30. Voyage sans histoire, arrivée à Munich à 8h. La Lufthansa nous a trouvé une correspondance à 10h pour Paris. Renseignements pris au guichet d’Air France, nos bagages n’ont pas suivi. Ils font le nécessaire pour que tout rentre dans l’ordre. Nous arrivons à Charles De Gaulle à 11h30. François directeur commercial de Stardust devait nous attendre mais il s’est trompé de terminal. Enfin on se retrouve et nous rentrons sur Limoges. Fin du périple plus long que prévu.
Ce fut une belle expérience, on a visité pas mal de ports et d’Iles, traversée des mers des sites marquants comme le cap Corse, l’île d’Elbe, le Stromboli, l’Etna, le Canal de Corinthe, l’île de Paros , passé dans quelques pays, le midi de la France, la Corse, l’Italie, la Grèce, la Turquie, etc….mais le virus ne m’a pas attrapé, je suis certainement trop indépendant pour faire le matelot et peut être, être responsable d’un bateau serait certainement plus motivant ?
Celà m'interpelle Jacques car il y a 19ans j'ai passé quelques jours sur un monocoque de 7m50 appelé "l'Espadon".Départ de Saint Cyprien jusqu'en Espagne ou nous avons, entre autre, mouillé l'encre dans une petite crique et rejoint un sympathique village dont le nom m'echappe.Et le capitaine du voilier,mon petit ami à l'epoque,s'apellait Yann Saliou et son frere jumeau etait du voyage.Mais nous c'etait en été et j'ai attrapé les plus gros coups de soleil de toute ma vie.Quant au mal de mer je l'ai bien sur subit mais ca allait car la mer etait calme.Bref,cette petite aventure m'a marquée et j'en garde un bon souvenir.Alors oui,racontez nous car celà me laisse reveuse.
RépondreSupprimerles commentaires se font rars maintenant.seule "ta fidèle admiratrice Sandra " se manifeste!!!!les fidèles au poste diminuent...je n'ai guère d'experience de la mer si ce n'est jeune mariée(sur un 420???c'est ça???)t'en souviens tu??? et ensuite je suis partie 10jours sur un 3 mats en bretagne depart de l'ile de ré pour ouessant aller retour.ce dontje me souviens c'est que ça brassait un peu mais je n'ai jamais été malade et j'avais trouvé ça super.quant à ton experience c'est absolument genial!!!bravo Super Jacques omnisport!!!
RépondreSupprimerA lire tes récits, je n'ai pas trop envie de partir à l'aventure sur les mers, surtout à mon âge, il y a quelques années, peut-être mais pas aujourd'hui. Un jour il faudra que tu me dises ce que tu n'as pas fait, il y aura certainement beaucoup moins de choses à dire. Avec toutes tes aventures et explois, tu as vraiment de quoi écrire plusieurs bouquins. J'attends la suite.
RépondreSupprimerRobert dit Boby
Quelle aventure pleine de tempétes Jacques!Mais néanmoins riche et passionnante,et celà me donne vraiment envie de voir toutes ces belles choses de mes propres yeux un jour.La boite de sardines et le pain-saucisson m'ont fait rire :)
RépondreSupprimerLa suite,la suite...!:D
Bonjour super champion,voici un blog de jeunes 15-18 ans qui font Paris Vienne.Tu reconnaitras peux etre Camille un Rochelais (fils du club vtt rochelais).Je suis en vacances chez mon papi en Normandie ou je fais du velo de route avec lieu tous les jours.A bientot a+ loic
RépondreSupprimerhttp://blog.ffct.org/category/trait-dunion-international-des-jeunes-paris-vienne-2010
Very very interesting post..I like this one. gotta bookmark this one.
RépondreSupprimer