jeudi 30 décembre 2010

Les métiers du football (épisode six)

Red Star 1971-73


Saison 71-72. Le Red Star évoluant en 1e Division a besoin d’un défenseur central et fait appel à mes services, j’arrive à leur rendez-vous avec une béquille ; ils me font passer un examen et accepte de m’engager seulement pour une saison, mais comme ils n’ont pas d’indemnités de transfert à verser étant libre de tout engagement, il triple mon salaire. Nous achetons un appartement à Montmorency. Malheureusement je ne vais être opérationnel qu’au mois de Janvier. Le Club est en mauvaise position quand je reprends du service, mais m’étant reposé plusieurs mois je suis frais et en pleine forme, en plus José Farias reprend le club et me fait confiance d’entrée, nous entamons une remontée au classement pour finir en bonne position. Le Club me prolonge mon contrat d’un an avec une augmentation substantielle. A l’intersaison je passe mon diplôme d’entraineur à l’INS avec succès.

La seconde saison est plus difficile, pas de vacances avec mon stage d’entraineur, l’équipe est jeune, les résultats sont moins bons, bien que deux saisons deux quarts de finale de coupe de France. C’est la descente, mais l’équipe remontera l’année suivante.

Stade Malherbe de Caen 1973-1979


Trente trois ans place au jeunes !! Avec le Stade Malherbe une autre aventure commence. J’ai plusieurs contact mais le Stade Malherbe me parait la plus intéressant, il vient de descendre en seconde division et Emile Rumelhart a un contrat jusqu’à la fin de saison, il y a la possibilité de passer entraineur ayant mon diplôme en poche et également financièrement. Les résultats n'étant pas à la hauteur des espérances du club, on me propose de prendre en charge l'équipe première, Rumelhart restant l'entraîneur du club jusqu'à la fin de la saison.
Nous terminons la saison sans pouvoir accéder à la montée et en plus, je suis victime d'une hernie discale et je suis obligé de me faire opérer.

Saison 1974-75. Le Club tient ses engagements et je signe un contrat d'entraîneur pour une année avec montée impérative pour que mon contrat puisse être prolongé. Deux très bons joueurs viennent renforcer notre effectif : Eric Lhoste et Jean-Paul Bouffandeau. Nous finissons premier du Groupe Ouest et remontons en seconde division. Je joue quelques matches pour pallier aux absences au milieu ou en défense.

Saison 1975-76 Pierre Bourdel m'avait parlé d'un certain Antic dont le SCO ne souhaitait pas renouveler le contrat. Il m'avait dit : "Tu verras son pied gauche, c'est comme une main". Allez... Banco ! Le club fait un effort financier et nous l'engageons et, avec lui en appoint, Daniel Solas qui était libre de tout contrat et que je connaissais pour l'avoir cotoyé sur les terrains. Début de saison poussif. En plus, lors du déplacement à Dunkerque, mon milieu défensif Yannick Carreau se marie et hop je reprend du service et nous allons gagner à Dunkerque 1 à 0. Ce fut l'élément déclencheur. Le match suivant, je me suis effacé avec le retour de mon jeune marié et nous battons Sedan 5 à 0. Nous avions en seconde division le statut d'amateur et nous nous entraînions en dehors du travail quelquefois le matin à 6h30 à la méthode Sedanaise de Dugauguez. Nous terminons la saison derrière Rennes et Laval qui accèdent à la 1e Division. Ces résultats, nous le devons en grande partie à Bojko Antic (l'ancien du SCO) qui nous a fait une saison exceptionnelle. Pour l'anecdote, nous avions dans notre poule Noeux-les-Mines qui avait comme entraîneur un certain Gérard Houiller...France Foot nous nomme meilleure équipe amateur française.

Après d'aussi bon résultats, le club me propose un contrat de trois ans...Nous vendons l’appartement à Montmorency, quelques bouts de terrain dans l’Ile de ré, un petit emprunt et nous achetons une magnifique maison à Fontaine Epoupefour prés de l’endroit où nous étions en location. c'est à partir de là que les choses ont commencé à se gâter !

Saison 76-77 Bojko Antic ne refait pas la même saison et nous réussissons à nous maintenir en seconde division qu'à la dernière journée contre Lorient, le vaincu de ce match descendant en CFA. Pour la petite histoire, l'entraîneur est Louis Hon que j'ai eu la fameuse année de deuxiéme division au SCO.

Saison 77-78 Le départ d'Antic, un mauvais recrutement, le début de saison joué à Bayeux pour cause de réfection de notre terrain de Venoix et c'est l'année de la descente.

Saison 78-79. Dernière saison de mon contrat. Objectif : la remontée en seconde division qui échouera. Je prend la décision de ne plus faire d'entraîneur ma profession principale. Je regrette un peu d'avoir renoncé trop rapidement à ce métier, il me semblait qu'il y avait trop de paramètres indépendants de ma volonté qu'ils soient économiques (moyens du club), Les dirigeants, la presse, le public, etc.... mais en fait ils font partis de ce métier, respect à ceux qui ont su résister à ces pressions.

Tous ces transferts n’ont pas trop gêné la scolarité d’Hélène. Maternelle à Montmorency, Primaire à Caen et secondaire, Lycée et Fac à Limoges.

mardi 28 décembre 2010

Les métiers du football (épisode cinq)

Mes 7 ans au SCO d'Angers (3)


L’Histoire de la grève en 69-70 : je vous rappelle : je suis arrivé de La Rochelle à Limoges en Mai 60 pour faire les matches amicaux. J'ai joué avec Remetter, Sauvage, Hatchi pour ne citer que les plus connus. J'ai donc signé un contrat de Stagiaire j'avais le choix entre Lens, St Etienne et Limoges, mais Limoges à l'époque marchait bien en première division . En Juillet 60 départ pour l'armée. Limoges s'arrange pour que j'aille à Montluçon. Pas de possibilité d'entrainement à Montluçon ; J'ai tout de même fait mes début en première division (sans entrainement) au Nîmes de la grande époque. Puis 15 mois d'Algérie et retour à Limoges qui était descendu en seconde Division, deux ans en seconde division et j'étais toujours stagiaire. Lorsque le SCO m'a fait signer en Juillet l'indemnité de transfert est pour moi de 10% et encore parce que j'avais menacé le LFC de revenir à mon club d'origine (seul liberté possible). J'appartenais donc au SCO jusqu'à 35 ans. Dans la saison 1969-70 Les joueurs ont commencé à réfléchir et un peu et à bouger. Un mouvement de grève a pris forme pour obtenir le contrat à temps. On a eu cette fameuse et unique journée de grève, on devait aller à Nîmes par le train et à la Gare le Père "Leduc" nous a fait un show d'enfer pour que l'on fasse ce déplacement... sans résultat, nous sommes restés sur le quai, j'ai cru que Lucien allait pleurer. Le Nîmes de Mézy (capitaine) lui était en place sur le terrain le dimanche à 15h...Ah le "jaune" lorsque j'entends parler de lui j'ai des boutons! l'UNFP à pris le relais, nous avons eu un congrès à Paris et le contrat à temps s'est mis en place. J'ai été un des premiers à en bénéficier en 71 ce qui m'a permis d'être libre a 31 ans et de tripler mon salaire (tu sais bien au SCO on ne peut pas tondre un oeuf..). Par la suite j'ai été représentant de l'UNFP lorsque j'étais au Red Star et des réunions avaient lieu au siège de la FFF pour réorganiser le foot pro français. les représentants de l'UNFP étaient Piat, Bras, Bertrand (père) etc.. Voila une partie de nos actions syndicales!

Saison 70-71 : Classement milieu de tableau saison moyenne. L’arrivée au SCO d’une étoile montante en la personne de Marc Berdoll, on n’a fait que quelques matches ensemble lors de cette dernière saison et j’ai été très touché qu’il m’invite à son jubilé alors qu’on avait été très peu « coéquipier ». Un résultat anecdotique contre Valenciennes : Valenciennes menant 3 à 0 à 20 minutes de la fin du match, on trouve la ressource de leur mettre 5 buts un renversement de situation rarissime !! Le match contre Lyon ou nous étions menés à la mi-temps 2 à 0 et nous gagnons trois à deux et dans les vestiaires après la rencontre on sable le champagne et j’avais un verre plein à la main et un dirigeant me fait une réflexion au sujet de la grève et je lui balance le champagne à la figure, il se baisse et Thierry Rolland qui passait par là le prend en pleine figure…. Mais c’est mon accident de voiture qui pour moi restera le fait marquant de l’année. Au mois de Mai en me rendant à l’entrainement je suis percuté par un camion militaire qui est en faute à 100% donc accident de travail, par chance je venais juste de déposer Hélène à l’école. La voiture sur le toit, des coupures à l’épaule et l’hôpital diagnostique une entorse du genou donc repos, mais toujours pas d’amélioration de l’entorse ! je monte à Paris chez le Professeur Lemaire qui me dit que mon ménisque est brisé qu’il faut opérer. N’ayant plus de valeur marchande le SCO me dit que je peux allez me faire voir ailleurs. Je me fais opérer et là une nouvelle anecdote :le chirurgien m’avait conseillé beaucoup de natation et de monter et descendre des marches ; comme j’étais en vacances dans mon ile de Ré, la natation pas de problèmes. Pour ce qui est des marches, le matin Jacqueline m’accompagnait en voiture au phare de St Clement et m’attendait pendant que je gravissais les 280 marches du phare ; un jour en parlant avec le gardien du phare, celui-ci lui a expliqué qu’il y avait un « fou » qui venait presque tous les matins grimper en haut du phare .surprise pour ce brave homme quand elle lui a annoncé que c’était son mari et qu’il se rééduquait !!!!

En sept j’ai fait 246 matches officiels, Meilleure place en 1e Divisions 3e 1967-68 Elu 1e Défenseur central aux étoiles France Foot, champion de France seconde Division en 1968-1969 avec le record de buts de tout les temps, deux demies finales de coupe de France, plusieurs quarts de Finale. Bien sûr c’est l’œuvre d’une équipe mais j’étais titulaire de cette équipe et j’en suis fier. J’ai vu passer cinq entraineurs Pasquini, Lacoste, Louis Hon, Leduc, Nagy mais aucun de la qualité de Paul Jurilli à La Rochelle mais je manque sûrement d’objectivité car je lui dois de m’avoir sorti de l’usine et de m’avoir mis le pied à l’étrier du Football pro.

Moments forts de ces sept ans à Angers :
Je ne dirais pas les copains car dans tous les clubs que j'ai faits comme joueur, l'ambiance a toujours été super.
- Mon but à mon match d'essai.
- Voyage au Zaïre.
- Voyage en Pologne derrière le rideau de fer.
- Nos cours du soir de comptabilité.
- Les péripéties de la seule grève du foot pro.
- Les baskets de Guillou.
- Les citations de M. Abel Doizé.
- Le coup de la coupe de Champagne dans les vestiaires avec Thierry Roland.
- La descente évitée en 1964-65.
- Comment je suis passé de devant à défenseur.
- Comment je suis parti du SCO au Red Star après un accident.
- Comment j'ai perçu mes entraîneurs.
- Comment j'ai vu les joueurs, les dirigeants, le public, les journalistes.

A suivre...

jeudi 23 décembre 2010

Les métiers du football (épisode quatre)

Mes 7 ans au SCO d'Angers (2)


Saison 66-67. Arrivée de Margottin, Dubaele viennent renforcer notre équipe et nous finissons 3e du championnat de France meilleure place de tous les temps du SCO Angers en première Division et je le souligne tout de même je finis en tête des étoiles France football des arrières centraux et 10e tous postes confondus et meilleur Angevin. Mais en fait je jouais demi récupérateur, j’étais un libéro devant mon arrière central Zizi Chlosta, au SCO nous jouons sans libéro. René Gallina notre gardien disait que c’était lui le libéro. Après cette belle saison le SCO est demandé pour faire des matches Amicaux intéressant, c’est au Parc des Princes contre Benfica, en Pologne derrière le rideau de Fer à Varsovie contre l’équipe Nationale de Pologne qui prépare la coupe du monde, au Zaïre à Kinshasa contre les champion du Pays et L’équipe Nationale.

Saison 1967-1968. naissance d’Hélène le 30mars 1968, un soir de match dans une clinique d’Angers !-le président du SCO, le docteur Kerjean était venu à mon domicile examiner Jacqueline avant son départ pour la clinique et nous avait affirmé que nous allions devenir parents d’un petit footballeur….Hélène je vous l’assure est une ravissante jeune femme(elle adore le foot au travers d’un de ses fils Jules)

Avec la même équipe plus le renfort d’Yvan Roy ,le meilleur ailier gauche du moment nous trouvons le moyen de descendre en seconde division, mystère du football, mais tout de même beaucoup de blessés cette saison là . Il faut attendre la dernière journée, nous descendons d’un but au goal-average et pourtant nous gagnons le dernier match à Aix en Provence 8 à 1. A quelque chose malheur est bon, puisque cette descente nous a permis de finir champion de France deuxième division en battant au passage le record de tous les temps des buts marqués et de finir avec 12 points d’avance sur Angoulême qui d’ailleurs avait dans ses rangs le meilleur buteur de seconde Division de tous les temps en la personne de Gérard Grizetti (maintenant Président des plagistes de Cannes…et oui !)Demi finaliste en coupe de France contre Marseille, perdu 2 à 1 après prolongation en match aller - Retour. L’entraineur était Louis Hon.

Saison 69-70 Départ de Chlosta et Deloffre, le départ de ce dernier permet la titularisation de Jean Marc Guillou par Louis Hon. Quelques anecdotes sur Jean Marc qui fut avec Raymond Kopa une des figures les plus marquantes du SCO. Il arriva au Club en 1964 comme moi, mais il eut du mal à s’imposer pour deux raisons principales : la première est que nous avions un milieu de terrain très fort : Poli- Dogliani -Deloffre - Pottier déjà un des quatre faisait banquette. La seconde raison est que Robert Lacoste le trouvait bon mais trop nonchalant, ce qui était un peu vrai mais sa classe compensait nettement ce défaut. En début de saison un match amical ( il n’était pas encore titulaire) mon Jean Marc va s’échauffer avec des baskets, jusqu’à là pas de problème, on va rentrer sur le terrain pour le match et Jean Marc avait toujours ses baskets
- tu ne vas pas jouer avec tes baskets ?
- pourquoi ? Si ! Je n’ai que ça. !
Il n’avait pas la mentalité du joueur qui veut s’imposer à tout prix. N’importe quel autre aurait fait en sorte que ! Son Premier match fut à Nantes et pour la Photo Dogliani s’agenouille et impossible de se relever, on fait appelle à notre ami Jean-marc par haut parleur car il était remplaçant et c’est l’un des joueurs qui lui prêta une paire de chaussures pour jouer et ce jour là il fit un malheur et nous avons gagné 1 à 0, première défaite du FC Nantes depuis quatre ans sur son terrain. Jean Marc s’imposa vraiment au niveau National après mon départ en 1971 et surtout à Nice et avec l’arrivée de Kovacs comme sélectionneur qui fit appel à ses services en équipe de France. En cours de Saison 69-70 Lucien Leduc remplace Louis Hon. 7e au classement ce qui n’est pas mal mais c’est le match d’appui de coupe de France à Nîmes qui marquera cette saison, après notre victoire de 2-0 à Bastia et la défaite à domicile 3à1 match d’appui à Nîmes et nous menions 3 à 1 quand les supporters Bastiais envahissent le terrain mettent KO l’arbitre et nous agressent sans que les CRS à quelques dizaines de mètres interviennent après quelques échanges musclés nous trouvons refuge auprès des CRS qui n’avaient pas bronché. Bien sûr condamnation à mort pour le prochain match à Bastiat.

A suivre...

mardi 21 décembre 2010

Les métiers du football (épisode trois)

Mes sept ans au SCO d’Angers (1)


Ma première année fut difficile mon style de jeu ne correspondait pas avec celui du SCO et cette année là l’équipe avait été changée de fond en comble. J’étais un joueur d’engagement et il me fallait des ballons en profondeur qui n’arrivaient jamais, car c’est bien connu que au SCO c’est le jeu court, en plus nous étions trois centre-avant, Tulik un jeune qui venait de Trélazé et qui avait beaucoup de qualités, Sansonetti un vieux briscard de la 1e Division et moi, un coup je jouais, la fois suivante j’étais remplaçant.

Je me suis marié en début de saison avec Jacqueline qui deviendra la maman d’Hélène ma fille. Nous nous trainions en fin de classement à cinq matches de la fin, je suis rentré à nouveau et miracle j’ai marqué cinq buts et nous avons remporté cinq victoires et non seulement nous ne sommes pas descendus mais nous avons évité les barrages. Ce qui faut noter c’est qu’il a fallu que je change mon style de jeu pour m’adapter à celui du SCO. Cette année là nous prenions avec quelques joueurs des cours du soir de comptabilité et je pense que ça n’a pas été inutile car par la suite nous avons eu des activités commerciales enfin si çà nous a pas fait de bien, çà nous a pas fait de mal.

Ma seconde année au SCO est marqué par la Demi -finale de la coupe de France contre Nantes et mon changement de place sur le terrain. Devant la réussite de ma fin de saison les dirigeants me refont confiance mais les résultats ne suivent pas et à nouveau je me retrouve sur la touche et les dirigeants cherchent à me transférer d’abord à Marignane qui joue en seconde division mais désaccord salarial et le transfert ne se fera pas. Puis au Racing qui joue en seconde division sans suite. A l’arrivée au club de Robert Lacoste je rejoue dans l’équipe et à St Etienne nous perdions 3 à 0 à la mi-temps Robert Lacoste nous permute avec Jean Pierre Dogliani, je passe en milieu de terrain et lui avant centre, le match suivant je rejoue à ce poste contre Sedan nous gagnons 2 à 0 et là ma nouvelle carrière commence, je ne quitterais plus ma place de titulaire jusqu’à mon départ sur blessure en 1971.

A suivre...

lundi 20 décembre 2010

Les métiers du football (épisode deux)

Sur 27 mois de service militaire j’ai fait 13 mois d’Algérie ce qui me permet d’avoir ma carte d’ancien combattant sans avoir jamais tiré un coup de fusil. Après ces 27 mois de service militaire retour en France et je reprends mon activité de footballeur au Limoges FC qui joue maintenant en seconde division avec comme entraineur Maurice Blondel ancien entraineur du SCO Angers. Celui-ci fait confiance aux jeunes et rapidement je trouve ma place à l’aile droite de l’attaque saison moyenne, montée en première division de Nantes et St Etienne ! Pour la petite histoire nous battons Nantes à Beaublanc 4 à 1. Notre fait d’armes : nous accédons au quart de finale de la coupe de France contre le ‘’ Reims ‘’ de la grande époque à Bordeaux ; à 10mns de la fin nous menions 3 à1 Reims égalise dans les dernières secondes et nous perdons aux prolongations. La saison suivante Bako Touré (Père de José Touré) vedette de notre équipe est transféré au FC Nantes ce qui me permet de jouer avant centre. Saison 1963-64 moyenne également mais je marque des buts et en jouant quelques fois en milieu de terrain.

En fin de saison le SCO me demande et je vais faire un match amical avec eux comme avant centre contre l’équipe de Hong Kong, je pars le matin de Limoges avec ma dauphine, je joue nous gagnons 2 à 0 et je marque les deux buts .Tellement heureux je reviens à Limoges aussitôt, pour l’annoncer à mon « amie » Jacqueline que je vais épouser en novembre 1964 et elle deviendra la maman de ma fille Hélène quatre ans plus tard. Au retour de ce match mémorable je m’endors au volant et en roulant sur le bas côté dans une saignée, je tape ma tête au plafond ce qui a pour effet de me réveiller et je réussis à rétablir ma dauphine et je finis de rentrer en laissant ma tête en dehors de la portière pour ne pas me rendormir à nouveau.

Avant de partir de Limoges je recommande mon petit frère Franck au Limoges FC il y passera une saison sans succès mais Franck veut venir avec son ami Pierre Salviac à Limoges qui par l’intermédiaire de mon Père fait quelques piges sur le foot dans la Charente libre. Maman prenant sa plus belle plume écrit à Claude François responsable de l’information à l’ORTF régional prétextant notre amitié, pour lui demander de prendre Pierre comme Stagiaire et il accepte. Quelques année plus tard Claude François me redonna cette lettre et m’a dit avoir était ému par cette missive et donner un avis favorable à sa demande. Bien Pierre a su profiter de cette chance pour réussir son formidable parcours. Puis après ma carrière de Footballeur on s’est perdu de vu quelques années !
http://scoangers.iougs.com/joueurs/142-jacques-mouilleron/1851-mouilleron-angers-benfica-1966-67.html
A suivre...

jeudi 9 décembre 2010

Les métiers du football (épisode un)

N’ayant été recruté que quelques jours avant mon service Militaire 1e Juillet 1960 je ne peux pas aller au bataillon de Joinville, je suis appelé à Montluçon dans le Matériel pas très loin de Limoges. L’équipe locale qui joue en CFA cherche à me recruter, mais je n’ai qu’une idée jouer en pro. Par contre je suis obligé de m’entrainer seul, nous avons de nombreuses mutations en CFA et en plus je ne suis jamais aux entraînements, je joue une fois de temps en temps en Amateurs. Alors une chose incroyable va se produire, du jamais vu dans le milieu professionnel. Un match amical à lieu entre l’équipe de Montluçon et Les Pro de Limoges avec sur place l’entraineur Flamion qui me fait jouer et il se trouve que nous gagnons 6 à 0 et je marque 3 buts. Sans connaitre mes équipiers, ne m’étant bien sûr jamais entraîné avec eux, Flamion me fait démarrer en championnat à Nîmes alors que je ne suis pas titulaire en CFA en plus comme ailier gauche et mon pied gauche me servait uniquement pour monter dans l’autobus. Après ce match j’ai pensé sincèrement que le professionnaliste était fini pour moi, d’ailleurs je n’ai plus été convoqué dans aucune équipe et je ne touchais plus mes d’indemnités mensuelles. Comment un entraîneur de la qualité comme Pierre Flamion a pu arriver à une telle ineptie, il fallait vraiment que l’équipe soit malade, d’ailleurs elle est descendue malgré le renfort à l’intersaison d’Yvon Goujon. C’était mon premier match professionnel. Il faut attendre la fin de saison pour que je sois convoqué à nouveau pour faire monter l’équipe 3 en DH évidemment avant de jouer j’ai demandais qu’il me règle l’arriéré de ce qu’ils me devaient, ce qui fut fait et l’équipe est montée ! Nous avions dans nos rangs un certain Guy Roux !

Après un an de service militaire en France je suis envoyé en Algérie à La Sénia à 10kms d’Oran. Un club de division d’honneur me demande le CDJ où nous signons une licence avec mon copain Bob Garret ; dans ce club jouait également un autre pote que je devais retrouver en pro à l’OGC Nice Jean Pierre Teysseire. Nous avions une petite indemnité comme argent de poche et une chambre pour les week-ends. Malheureusement à la fin de l’année 1961 toutes les manifestations sportives ou autres furent interdites et ce fut la fin de notre saison footballistique en Algérie, nous nous sommes recentrés sur les actions de maintien de l’ordre et de surveillance des édifices publics. Deux soldats de notre unité ont été tués, le vaguemestre tombé dans un barrage au petit lac d’Oran, et un autre camarade tué par l’OAS pour lui prendre son pistolet mitrailleur.

Deux anecdotes de cette période : Nous gardions la télévision à Oran et nous surveillions l’antenne de télévision avec des gardes mobiles car l’OAS pour passer ses émissions pirates devait faire sauter l’antenne de l’ORTF et malgré notre surveillance ils trouvaient toujours le moyen d’arriver à leur fin. De plus nous gardions un dépôt d’armes et il y avait deux semi-remorques remplis d’armes dans la cour du dépôt qui attendaient que le convoyeurs en prennent livraison ; cinq minutes avant l’heure des convoyeurs sur présentation de documents en prennent possession et cinq minutes plus tard d’autres convoyeurs viennent chercher ces camions d’Armes, ils avaient les vrais documents, malheureusement l’OAS sur présentation des faux avait embarqué les armes. Une partie de l’armée professionelle était complétement infiltrée par l’OAS.

A suivre...

mardi 7 décembre 2010

Enfance et adolescence (épisode sept)

Pour revenir au Foot : ma première licence à l’Entente Sportive Rochelaise je l’ai eue en minimes, mes premières chaussures à bout dur avec les crampons cloutés je les avais achetés d’occasion 5 francs (les anciens de 1952) lorsque nous jouions sur les terrains secs les pointes des crampons nous rentraient dans la plante des pieds, mais malgré tout nous remportions des victoires fleuves, je me souviens d’un 16 à 0 contre Aytré et j’avais dû marquer 9 ou 10 buts. En minime 2e Année je jouais avec les cadets et en cadet 1e année je jouais avec les juniors et nous avons été en 8e de Finale contre Angers après avoir battu le FC Nantes au tour précédent avec pour capitaine Jean Claude Chaumeton mon Ami de 55 ans et Bridgeur émérite. Puis en cadet 2e Année je jouais en Promotion d’honneur surtout par manque d’effectif mais ce qui m’a permis de me frotter aux adultes. Par contre la déception était là, non sélection en cadets de la Charente Maritime.

Parallèlement j'était un supporter de ma soeur Monique qui jouait au basket à Rupella en National et souvent j'allais à la salle de l'ancien Ancan qui est maintenant la maison de la culture( c'est là que j'ai commencé à entendre parler de Jacques Cailleteau avec qui je roule avec les Randonneurs Rochelais) .Yannick Stéphan qui était la vedette local avant de devenir une vedette Nationale, elle venait voir Monique à la maison et j'en était un peu amoureux mais là je faisait déjà une erreur de jugement car son but était certainement de séduire Monique ! Qui je vous rassure n’y était pas sensible !

Sur le plan des études ce n’était toujours pas brillant et après une année au collège technique, je suis parti au centre d’apprentissage des Chantiers Navals de La Rochelle - Pallice et je passais mon CAP de tourneur sur métaux, rien d’emballant pour l’avenir ; enfin il faut bien des manuels pour l’industrie on ne peut pas être tous dans le secteur tertiaire. Puis j’ai travaillé aux chantiers navals à La Pallice 18 mois.

Ma première année Juniors arrivée de Paul Jurilli et remontée en Promotion d’honneur. Seconde Année Juniors montée en division d’honneur et quart de finale de la coupe Gambardella, et comme récompense voyage à Paris, finale de la coupe de France à Colomb Sochaux - Le Havre gagné par Le Havre club en seconde division et soirée mémorable au Bobineau pour voir une revue et nous nous sommes retrouvés sur scène pour danser le French cancan. Super souvenir à 18 ans.

L’année suivante en Division d’honneur et Paul Jurilli nous envoie à un stage avec Gilles Barreau au Racing club de Paris, sans résultat positif, avec nous à ce stage Carnus futur gardien de St Etienne et de l’équipe de France également recalé. Mais les exemples de recalage sont nombreux les derniers en date Ribéry recalé par plusieurs clubs, Valbuena recalé par les Girondins, même Platini fut recalé, etc….Mais le positif de l’histoire, nous avons cotoyé Ujlaki, Cisowky, Grillet, Bollini, Pillard etc… vedettes de l’époque, on apprend toujours au contact de ces joueurs même sur une courte période.

La Saison 1959-60 fut une année de réussite, toujours en division d’honneur, Stage à Limoges qui joue en Première division avec les Remetter, Sauvage, Hatchi, Cornuel, etc…, un matin du mois de Mai, j’étais sur mon tour en train de travailler et je vois débarquer Monsieur Dubreuil directeur sportif du Limoges FC qui me dit « ramasse tes affaires et tu viens avec moi à Limoges » , j’ai cru que le ciel me tombait sur la tête, je serais parti à genou jouer en professionnel et gratuitement en plus. Un peu plus tard demande de Lens et St Etienne, mais Limoges jouant la tête de la 1e Division et ayant ma copine à La Rochelle, je préfère ne pas trop m’éloigner de la région. Sélection départementale, sélection du Centre Ouest alors qu’en Cadet je n’avais jamais été retenu. En fin de saison je fais des matches amicaux avec l’équipe pro du Limoges FC dont un à Philippeville en Algérie contre une équipe Espagnole. Premier choc dans ce Pays en guerre à laquelle je participerai quelques mois plus tard.

A suivre...