Une nouvelle vie commençait. J’allais à l’école du quartier, mes parents n’avaient pas plus de moyens qu’auparavant. Lorsque nous allions faire les courses nous avions un carnet de crédit et Maman réglait l’épicerie en fin de mois et quelquefois le salaire du Père ne suffisait pas, ce qui mettait Maman en larmes. C’est vraiment à St Maurice, dans la rue et sur la place que mon apprentissage de football commence, bien sûr au détriment de l’école car pour aller le plus rapidement possible retrouver mes copains de jeu, il n’était pas question d’apprendre ses leçons où faire ses devoirs. Maman me demandait bien si je les avais fait mais je répondais toujours par l’affirmative, mais comme elle était toujours débordée par ses conditions de travail pour neuf personnes, sans machine à laver le linge, la vaisselle, etc….et un enfant en bas âge, elle n’avait pas le temps de vérifier. Le Samedi nous donnions nos affaires de la semaine pour qu’elle puisse les laver afin de les avoir propres pour le Lundi. Nous avions les affaires de la semaine et celles du dimanche.
J’échappais donc sans problème à la corvée des devoirs. Evidemment les résultats scolaires étaient catastrophiques et mes parents prirent la décision de me mettre à l’école Notre Dame à La Rochelle, qui était située à environ 3 Kilomètres de St Maurice. Les résultats ne furent pas meilleurs la première année, par contre j’améliorais ma condition physique. J’avais une carte de transport de bus me donnant le droit à deux voyages par jour, les deux autres je les faisais en courant pour m’entrainer. Les jeudis il n’était pas question que j’aille à l’école de Foot, Maman s’y opposait, il fallait que je sois Louveteau, puis plus tard scout. Un jour j’ai décidé de braver l’interdiction d’aller au foot et je sortais de la maison en scout et je mettais foulard, chapeau etc … dans le sac à dos et j’allais à l’école de foot seule école où j’avais des aptitudes et mon père qui avait repéré mon manège se fit complice de ma supercherie. Maman finit par accepter ma passion pour ce jeu et devint plus tard une de mes supportrices acharnées, elle ne manquait pas un match. J'étais fou de foot, je vous ai parlé de la boxe mais j'adorais également le vélo et lorsque je pouvais subtiliser le vélo de Maman je faisais des courses de quartier entre copains. Lors de l'arrivée du tour de France au vélodrome ce devait être en 1949....je me rappelle de Fausto Copi, aprés cette étape je suis parti avec le vélo de Maman à Luçon et je suis rentré le soir dans la pénombre de fin de journée complétement carbonisé et je vous dit pas l'avoinée que j'ai reçue et au lit sans manger mais devant tant d'injustices et la non - reconnaissances de l'effort réalisé, j'ai sauté par la fenêtre du 1e étage là où se situait la chambre des garçons et j'ai éré dans les rues comme une âme en peine et vers minuit je suis rentré tout penaud et mes parents m'attendaient mort d'inquiétude . C'était déjà l'aventure !
Ma seconde année à Notre Dame changea du tout au tout, avec le changement de Maître le Frère César qui était soit dit en passant un précurseur de l’abolition de la peine de mort dans les années 1952 soit 29 ans avant Miterrand (9 octobre 1981). Il se mit dans la tête de me faire travailler pour quelles raisons ? Par amitiés peut être et qui aime bien châtie bien, il employa pour cela des méthodes barbares. Dés que je ne savais pas une leçon ou je ne faisais pas un devoir je restais renfermé dans la classe entre midi et deux heures et à la reprise on m’amenait un verre d’eau et un morceau de pain, bien sûr avec l’accord des parents. Le résultat fut que des dernières places j’étais remonté en tête de classe. Les années suivantes je les fis en roue libre, bien sûr j’ai eu mon certificat, j’ai réussi mon concours d’entrée en quatrième du collège Technique. Cette anecdote m’a permis de me rendre compte que dés qu’on travaille un peu qu’on fait des efforts ou dans le sport qu’on s’entraîne sérieusement, il y a toujours des résultats. Cette description de notre vie familiale à l’air très dur mais il y avait beaucoup d’amour entre nous et nous avions une Maman formidable ! Pour rien au monde je n’aurais changé ma vie. Puis dans les années 1955 notre situation économique évolua, ma sœur Nicole se marie, Monique et Jacqueline travaillent. Mon Grand Père mourut et Maman hérita de son Papa ce qui permit à Franck et Gilles de passer une jeunesse plus confortable.
A suivre...
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