mardi 28 décembre 2010

Les métiers du football (épisode cinq)

Mes 7 ans au SCO d'Angers (3)


L’Histoire de la grève en 69-70 : je vous rappelle : je suis arrivé de La Rochelle à Limoges en Mai 60 pour faire les matches amicaux. J'ai joué avec Remetter, Sauvage, Hatchi pour ne citer que les plus connus. J'ai donc signé un contrat de Stagiaire j'avais le choix entre Lens, St Etienne et Limoges, mais Limoges à l'époque marchait bien en première division . En Juillet 60 départ pour l'armée. Limoges s'arrange pour que j'aille à Montluçon. Pas de possibilité d'entrainement à Montluçon ; J'ai tout de même fait mes début en première division (sans entrainement) au Nîmes de la grande époque. Puis 15 mois d'Algérie et retour à Limoges qui était descendu en seconde Division, deux ans en seconde division et j'étais toujours stagiaire. Lorsque le SCO m'a fait signer en Juillet l'indemnité de transfert est pour moi de 10% et encore parce que j'avais menacé le LFC de revenir à mon club d'origine (seul liberté possible). J'appartenais donc au SCO jusqu'à 35 ans. Dans la saison 1969-70 Les joueurs ont commencé à réfléchir et un peu et à bouger. Un mouvement de grève a pris forme pour obtenir le contrat à temps. On a eu cette fameuse et unique journée de grève, on devait aller à Nîmes par le train et à la Gare le Père "Leduc" nous a fait un show d'enfer pour que l'on fasse ce déplacement... sans résultat, nous sommes restés sur le quai, j'ai cru que Lucien allait pleurer. Le Nîmes de Mézy (capitaine) lui était en place sur le terrain le dimanche à 15h...Ah le "jaune" lorsque j'entends parler de lui j'ai des boutons! l'UNFP à pris le relais, nous avons eu un congrès à Paris et le contrat à temps s'est mis en place. J'ai été un des premiers à en bénéficier en 71 ce qui m'a permis d'être libre a 31 ans et de tripler mon salaire (tu sais bien au SCO on ne peut pas tondre un oeuf..). Par la suite j'ai été représentant de l'UNFP lorsque j'étais au Red Star et des réunions avaient lieu au siège de la FFF pour réorganiser le foot pro français. les représentants de l'UNFP étaient Piat, Bras, Bertrand (père) etc.. Voila une partie de nos actions syndicales!

Saison 70-71 : Classement milieu de tableau saison moyenne. L’arrivée au SCO d’une étoile montante en la personne de Marc Berdoll, on n’a fait que quelques matches ensemble lors de cette dernière saison et j’ai été très touché qu’il m’invite à son jubilé alors qu’on avait été très peu « coéquipier ». Un résultat anecdotique contre Valenciennes : Valenciennes menant 3 à 0 à 20 minutes de la fin du match, on trouve la ressource de leur mettre 5 buts un renversement de situation rarissime !! Le match contre Lyon ou nous étions menés à la mi-temps 2 à 0 et nous gagnons trois à deux et dans les vestiaires après la rencontre on sable le champagne et j’avais un verre plein à la main et un dirigeant me fait une réflexion au sujet de la grève et je lui balance le champagne à la figure, il se baisse et Thierry Rolland qui passait par là le prend en pleine figure…. Mais c’est mon accident de voiture qui pour moi restera le fait marquant de l’année. Au mois de Mai en me rendant à l’entrainement je suis percuté par un camion militaire qui est en faute à 100% donc accident de travail, par chance je venais juste de déposer Hélène à l’école. La voiture sur le toit, des coupures à l’épaule et l’hôpital diagnostique une entorse du genou donc repos, mais toujours pas d’amélioration de l’entorse ! je monte à Paris chez le Professeur Lemaire qui me dit que mon ménisque est brisé qu’il faut opérer. N’ayant plus de valeur marchande le SCO me dit que je peux allez me faire voir ailleurs. Je me fais opérer et là une nouvelle anecdote :le chirurgien m’avait conseillé beaucoup de natation et de monter et descendre des marches ; comme j’étais en vacances dans mon ile de Ré, la natation pas de problèmes. Pour ce qui est des marches, le matin Jacqueline m’accompagnait en voiture au phare de St Clement et m’attendait pendant que je gravissais les 280 marches du phare ; un jour en parlant avec le gardien du phare, celui-ci lui a expliqué qu’il y avait un « fou » qui venait presque tous les matins grimper en haut du phare .surprise pour ce brave homme quand elle lui a annoncé que c’était son mari et qu’il se rééduquait !!!!

En sept j’ai fait 246 matches officiels, Meilleure place en 1e Divisions 3e 1967-68 Elu 1e Défenseur central aux étoiles France Foot, champion de France seconde Division en 1968-1969 avec le record de buts de tout les temps, deux demies finales de coupe de France, plusieurs quarts de Finale. Bien sûr c’est l’œuvre d’une équipe mais j’étais titulaire de cette équipe et j’en suis fier. J’ai vu passer cinq entraineurs Pasquini, Lacoste, Louis Hon, Leduc, Nagy mais aucun de la qualité de Paul Jurilli à La Rochelle mais je manque sûrement d’objectivité car je lui dois de m’avoir sorti de l’usine et de m’avoir mis le pied à l’étrier du Football pro.

Moments forts de ces sept ans à Angers :
Je ne dirais pas les copains car dans tous les clubs que j'ai faits comme joueur, l'ambiance a toujours été super.
- Mon but à mon match d'essai.
- Voyage au Zaïre.
- Voyage en Pologne derrière le rideau de fer.
- Nos cours du soir de comptabilité.
- Les péripéties de la seule grève du foot pro.
- Les baskets de Guillou.
- Les citations de M. Abel Doizé.
- Le coup de la coupe de Champagne dans les vestiaires avec Thierry Roland.
- La descente évitée en 1964-65.
- Comment je suis passé de devant à défenseur.
- Comment je suis parti du SCO au Red Star après un accident.
- Comment j'ai perçu mes entraîneurs.
- Comment j'ai vu les joueurs, les dirigeants, le public, les journalistes.

A suivre...

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